Qu’est-ce que la tokenisation ?
Hassan :
« La tokenisation consiste à transformer des actifs physiques ou digitaux en jetons numériques (digital tokens) qui seront hébergés sur un registre de données distribué, ou encore blockchain.
Avant d’aller plus loin nous devons rappeler qu’un token est donc un actif numérique le plus souvent transférable, dans un réseau pair-à-pair et sans passer par un tiers de confiance.
Il existe d’ailleurs plusieurs types de tokens :
- le jeton fongible de valeur (security token)
- le jeton fongible d’utilité (utility token)
- le jeton fongible de monnaie digital (cryptocurrency token)
- le jeton non fongible (NFT = non fongible token)
- La tokenisation permet donc la représentation numérique d’actifs très divers : immobiliers, œuvres d’art, actifs financiers, brevets, actions. En théorie n’importe quel actif fongible ou non fongible peut-être tokenisé, avec un intérêt majeur qui consiste à rendre liquide un actif qui ne l’est pas ou difficilement. »
Pourquoi donc faire appel à la tokenisation ?
Hassan :
« Tokeniser un actif est donc un processus qui permet de rendre accessible (ce qu’on appelle aussi le fractionnement), transférable, et donc liquide des actifs qui ne sont pas ou peu à la base. En tokenisant on peut rendre « tradable » des actifs tangibles et réel qui le sont peu par nature (par exemple parcels).
Cette opération, une fois réalisée, facilite l’accès à cette ressource, en élargissant la base d’investisseurs, puisqu’elle permet de réduire le cout d’accès, tout en assurant la sécurité et la transparence de cet actif numérique désormais déployée sur un registre de données distribué, et ce, à un coût très faible. Enfin, qui dit token, dit transférabilité grâce à la standardisation des échanges sur la blockchain (i.e. ERC20 sur Ethereum), mais aussi le cas échéant la possible de coupler ce token avec un contrat intelligent qui permettra de lui adjoindre des caractéristiques propres décris dans le code, par exemple le paiement de dividende, abonnement, …
Concrètement on pourrait tokeniser :
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- Un immeuble afin de le vendre et de permettre aux acquéreurs investisseurs de détenir cet immeuble et/ou une part d’un revenu locatif,
- Une œuvre d’art, cela a d’ailleurs été fait, afin de permet la co-propriété et l’accès à moindre coût à des investisseur désireux de diversifier leur portefeuille,
- Quand on pense tokenisation, on pense bien sûr NFT, et tout spécialement les NFT d’utilité qui permettent de développer des certificats digitaux uniques, pouvant servir de titre de propriété. Cela est très utile pour développer une identifié digitale décentralisée, ou encore des tickets ou abonnements infalsifiables,
- Enfin, dans l’exemple type du token cryptographique on retrouve les cryptomonnaies qui lorsqu’elles ne servent pas de valeur refuge comme le bitcoin, peuvent servir de monnaie d’échange pour des biens et services virtuels ou physiques. »
Quels conseils pour mettre en œuvre un projet de tokenisation ?
Hassan :
« Bien étudier la qualification du jeton émis, car des réglementations en vigueur peuvent s’appliquer sur sa détention, sa vente ou son achat.
Ainsi un jeton émis dans le cadre d’une levée de fond (STO) sera soumis à la loi sur les prospectus (IPO, Initial Public Offering) et être déployée sous conditions de respecter le règlement Européen MIF2 et donc enregistrée à l’AMF.
En synthèse, la tokenisation permet de créer des ponts entre le monde physique et numérique avec des caractéristiques et avantages non négligeable :
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- Augmentation de la liquidité via le fractionnement,
- Augmentation de la transparence via l’usage du DLT,
- La rentabilité via l’automatisation et la diminution des intermédiaires,
- Diminution des fraudes et augmentation du niveau de compliance. »
Un projet ? Une problématique ?
Hassan El Bakkali, Directeur Associé chez Ceres Advisory